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 i'm tired, in too many ways | ft Je Ha

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Nishimura Kei

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MessageSujet: i'm tired, in too many ways | ft Je Ha   i'm tired, in too many ways | ft Je Ha EmptyLun 12 Fév - 22:44


Je Ha & Kei

i'm tired, in too many ways


Kei s'en voulait encore d'avoir flanché à l'hôpital ce jour-là. Il avait inquiété beaucoup de monde pour pas grand chose au final. Il était juste fatigué, voilà. Un coup de fatigue qui partirait probablement avec le temps. Le pire était qu'il n'en était pas vraiment convaincu mais il devait faire bonne figure devant ses proches. C'était intolérable de leur faire plus de soucis et de leur causer des ennuis de la sorte. Il devait arrêter de toujours tout ramener à lui. Il devait se montrer plus courageux et moins lâche, et donner toujours plus de sa personne aux autres. Ce n'était pas en étant allongé dans un lit d'hôpital pendant trois jours qu'il avait pu faire cela. Il n'avait fait qu'inquiéter tout le monde. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Il ne voulait pas qu'ils s'intéressent de trop à personne. Ils devaient tous se concentrer sur eux-mêmes. Il ne méritait pas qu'on lui montre autant d'intérêt et d'attention. Il ne méritait pas tout ça après ce qu'il avait fait. Après avoir causé la chute de Tetsuya. Après avoir laissé tomber Nao. Haruka était devenu son petit-ami et c'était peut-être la seule chose qu'il estimait positive. Même s'il avait encore du mal à vraiment se faire à l'idée. Cela lui semblait irréel qu'on puisse s'intéresser à lui de cette façon. Il ne comprenait pas pourquoi. Il ne comprenait pas comment. Le policier avait une estime tellement haute de lui que c'en était presque mensonger. Il ne pouvait pas croire ce qu'il disait, parce que ce n'était pas vrai. Haruka n'avait pas encore eu l'occasion de découvrir qui il était. Il n'avait pas encore compris qu'il était abjecte et méprisable. Et quand il le comprendra, il partira. Il lui avait dit. C'était certain. Il finira par partir. Parce que tout le monde finissait toujours par s'en aller. Parce que Kei finirait par tous les perdre un jour. C'était déjà ce qui était en train d'arriver. Il ne pouvait pas concevoir avoir récupéré Tetsuya. Parce qu'il ne pouvait pas se pardonner ce qu'il lui avait fait. Ou plutôt ce qu'il n'avait pas fait. Il n'avait pas été assez présent pour lui. Il n'avait pas été assez attentif. Il n'avait pas été assez tourné vers lui. Il ne s'était préoccupé que de sa vie, de son passé et de ses soucis qu'il s'était totalement fermé à ceux des autres. Qu'il n'avait pas compris ce qu'il se passait dans le regard de son meilleur ami. Meilleur ami... un terme qui le ferait presque rire parce que rien de tout ça n'était vrai. Il n'était pas un « meilleur ami », il était un « ami indigne ». Il ne pouvait pas se voir comme méritant de ce statut. Car s'il se mettait à comparer avec le serveur, par rapport à lui, à ce qu'il était, à l'estime qu'il avait de lui, il n'avait aucun droit de se projeter au même rang. Il était en-dessous. Bien en-dessous. Tellement bas qu'il n'espérait même plus pouvoir grimper. Tellement bas qu'il ne faisait que regarder vers le haut en ayant abandonné toute idée de remonter. Il ne méritait pas de s'élever. Il méritait de rester au sol, de rester aussi bas, tel le minable qu'il était.
Et puis il y avait le barman. Il regrettait à présent de ne pas avoir pris sur lui et de quitter son appartement. Il aurait dû aller lui rendre visite. A l'hôpital ou chez lui. Il aurait dû essayer de l'appeler, aussi. Hors il n'avait pas vu qu'il faisait que des erreurs. Il n'avait pas remarqué qu'il privilégiait quelqu'un d'autre à la place du barman. Il n'avait pas remis en questions ses agissements, jusqu'à ce qu'il le retrouve. Jusqu'à ce qu'il ne le rencontre par hasard. Il avait dû attendre que Nao ne lui dise. Sans quoi il n'aurait toujours pas compris aujourd'hui. Il l'avait laissé tomber, lui aussi. Et il devait l'observer s'éloigner. Il n'avait pas le droit de le retenir. Il n'était pas assez important pour ça.

Mais c'était plus difficile d'être spectateur de tout ça. Les souvenirs du passé avaient maladroitement épousé la prise d'otages, appuyant sur une culpabilité déjà bien présente et le poussant un peu plus dans le gouffre dans lequel il tombait. C'était douloureux de voir qu'il n'aidait personne, qu'il ne comprenait rien et qu'il ne pouvait pas garder ses proches près de lui.
C'était épuisant, et il se sentait toujours autant fatigué. Il ne savait pas quoi penser de son séjour à l'hôpital. Il devait se reposer, que sa supérieur lui avait répété avant qu'il ne s'en aille. Il le faisait. Mais ça ne servait à rien. Il ne devait pas beaucoup sortir, éviter les longs déplacements et rester au chaud chez lui. Il le faisait. Mais c'était encore pire de rester à la maison plutôt que de sortir.
Une des raisons pour laquelle il était à présent devant la porte de l'appartement de Je Ha. Il toqua doucement, ses lèvres se pinçant alors qu'il observait le couloir, ses prunelles retombant sur la porte quand elle s'ouvrit. Il offrit un sourire à l'autre jeune homme, « Salut », souffla-t-il, « Tu vas bien ? », l'interrogea-t-il en le remerciant d'un signe de tête quand il le fit entrer. Il retira sa veste et ses chaussures, ses prunelles le détaillant un moment. Une fine esquisse leva le coin de ses lèvres, puis il détourna le regard avant de se diriger naturellement dans la cuisine. « Qu'est-ce que tu as de beau à me raconter ? », qu'il lui demanda d'une voix amusée, et taquine, un rire s'échappant discrètement de sa bouche. Il se prépara tranquillement un café – à se demander s'il était au courant de ne pas être chez lui, « Il fait trop froid », commenta-t-il, les sourcils légèrement froncés tout en patientant, ses bras s'enroulant autour de son propre corps.
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MessageSujet: Re: i'm tired, in too many ways | ft Je Ha   i'm tired, in too many ways | ft Je Ha EmptyMar 13 Fév - 1:38


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Je Ha n’avait jamais été une personne qui aimait se prendre la tête. Il vivait au jour le jour, profitant de chaque instant qu’on lui donnait et ce, peu importait à quel point la manière dont il le faisait n’était pas spécialement correcte. Ce n’était pas ce qu’on appelait « profiter » de coucher avec une personne différente tous les soirs, de se droguer, de boire, de vivre grâce au trafic et aux affaires illégales, de se battre constamment sans jamais s’inquiéter du fait que peut-être, il n’y aurait jamais de lendemain. Il s’en fichait. C’était sa vie et si elle ne plaisait pas aux autres, on n’avait qu’à passer son chemin, lui ne retenait personne. Qu’ils tiennent à eux ou non, si on avait envie de s’en aller parce qu’on se rendait compte qu’il n’était qu’un bon à rien, parce qu’on apprenait qu’il était le fils d’un sacré criminel et qu’on avait pitié de lui, ça ne le blesserait pas. Il n’était pas de ceux qui se formalisaient de tels détails. La vie était faite ainsi. Il y avait des heureux évènements, des bons moments, comme il y avait également de profondes déceptions, des abandons et des instants où on désirerait tout envoyer valser. Lui était déjà au fond depuis si longtemps désormais, pourquoi s’attristerait-il de perdre quelqu’un qui avait fait partie de sa vie jusqu’à maintenant ? Probablement qu’il songerait que c’était dommage mais que oui, c’était la vie. Il hausserait les épaules et reprendrait son quotidien là où il l’avait laissé plus tôt. Il était habitué de vivre en solitaire, de n’avoir personne sur qui comptait, de n’avoir personne pour l’aimer ou l’accepter tel qu’il était et ça l’avait toujours satisfait. Certainement parce que depuis petit, on ne l’avait jamais habitué à autre chose qu’à ce sentiment d’isolement et de solitude, parce qu’il ne savait pas ce que c’était que d’être entouré, d’être soutenu et d’être la raison d’un sourire chez quelqu’un... Alors non, il n’avait jamais accordé de très grands intérêts à ce genre de détails, songeant que toute personne qui rentrait dans son existence pouvait très bien disparaître du jour au lendemain... Et aussi malheureux que cette réflexion puisse être, le jeune homme éprouvait la même chose pour Kei. Il l’appréciait, il l’adorait et l’infirmier était assurément l’unique personne pour laquelle Je Ha avait de l’estime néanmoins si celui-ci choisissait pour une raison quelconque de lui tourner le dos, il n’en serait pas triste. Il continuerait sa vie de son côté comme il l’avait toujours fait... Peut-être qu’inconsciemment, bien sûr, il en serait affecté, cependant que pourrait-il y faire hormis accepter la fatalité ? Il n’était pas du genre à pleurer sur son sort non plus... Sa vie était déjà tellement entachée qu’on ne pouvait probablement pas le mettre plus bas qu’il ne l’était déjà.

Ce qui ne l’empêchait pas de continuer à accueillir cet ami dans sa vie... Certes, il y avait des jours, parfois même plus d’une semaine où il ne le contactait pas, où il oubliait aussi, néanmoins il appréciait cet idiot, et il aimait aussi le temps qu’il passait en sa compagnie. Pourquoi le rejetterait-il ? Et parce que ce dit « ami » lui rendait visite aujourd’hui, Je Ha avait rapidement fait le ménage dans son appartement. Par « ménage », cela signifiait évidemment de balancer tous les vêtements qui traînaient, propres ou non, dans le coffre à linge, de jeter tout ce qui ressemblait à des débris de nourriture à la poubelle et d’empiler tout le reste dans les différents placards du logement. Qu’on le pardonne, il était loin d’être maniaque...

Vêtu d’un simple jogging, le torse nu, le garçon était ensuite allé ouvrir, saluant son invité dans un sourire avant de le laisser entrer. « Ça va et toi ? » Toujours aussi fatigué vraisemblablement au vue de sa tête. Il le suivit dans la cuisine, peu choqué de l’attitude de l’infirmier, tandis qu’il s’appuyait contre l’entrebâillement de la porte. « Pas grand chose, que du vieux. C’est plus tôt à toi qu’il faut demander ça. » Parce que Kei avait assurément plus de nouveautés à raconter que lui n’est-ce pas ? Tout d’abord son séjour à l’hôpital, lorsqu’il lui avait rendu visite, il avait croisé une jolie infirmière. Kei était un sacré veinard ! Certes, Je Ha n’irait pas lui mentionner ce qu’il avait fait avec cette dernière ni l’endroit, c’était préférable pour ses petits yeux d’innocents néanmoins son camarade était quand même chanceux d’en croiser autant tous les jours. « Tu as tout le temps froid, mon pauvre... Tu veux que je te réchauffe ? » Un sourire malicieux naquit sur ses lèvres alors qu’il ne le quittait pas du regard, une expression amusée se reflétant dans ses prunelles. « Je connais un bon moyen pour ça si tu veux ~ » Quel imbécile.  




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MessageSujet: Re: i'm tired, in too many ways | ft Je Ha   i'm tired, in too many ways | ft Je Ha EmptyMar 13 Fév - 1:38


Je Ha & Kei

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Rester à l'hôpital ne l'avait pas aidé. En même temps, on ne pouvait pas récupérer toute notre énergie après seulement trois jours. Cela faisait bien plus longtemps que quelques jours que Kei accumulait l'épuisement et le stress. Ce n'était pas en trois pauvres petites journées qu'il espérait tout retrouver. Néanmoins il avait repris quelques forces. Et avec ces quelques forces, il comptait bien faire croire à tout le monde qu'il se sentait mieux. Il comptait bien se convaincre lui-même qu'il allait mieux, et avec un peu de chance, cela se verrait à son teint. Il tenterait de faire des efforts. Il ne savait pas encore lesquels cela dit. Il ne pouvait pas promettre qu'il mangerait plus. Il n'avait pas faim. Il n'avait pas avalé plus qu'avant depuis qu'il était rentré. Il n'avait pas avalé moins non plus... c'était une bonne chose non ? Il devait trouver un équilibre, entre ce que son corps voulait et ce que son esprit lui interdisait. Il devait tenter de pallier ces deux choses pour les rassembler en une réponse unique à ses besoins. Il allait devoir faire de son mieux, un peu plus que d'habitude. Il ne savait pas quand il parviendrait à récupérer la fatigue qu'il avait emmagasiné. Il ne savait pas s'il allait pouvoir récupérer ce sommeil qui lui manquait un jour.
Avant de quitter l'hôpital, il avait eu le droit à un petit sermon de sa supérieure. Elle l'avait invité à la joindre dans une pièce vide afin qu'elle puisse discuter librement. Il tenta de la rassurer du mieux qu'il le put mais c'était difficile de mentir à quelqu'un qui connaissait son état encore mieux que lui-même. Elle ne se priva pas de le convier à rester chez lui et de se reposer. Elle lui conseilla de faire le moins de mouvements inutiles possibles, bien qu'elle avouait que cela paraissait difficile puisque l'on faisait des gestes inutiles sans vraiment s'en rendre compte. Elle mit la priorité sur le repos, lui demandant, le suppliant presque, de s'accorder de la tranquillité tous les jours. Que cela soit par une sieste ou par un bain improvisé, n'importe quoi, le temps qu'il pouvait se détendre de quelques minutes à quelques heures. Elle lui donna quelques conseils sur un bon régime alimentaire, ne manquant pas lui glisser une feuille avec toutes les notes griffonnés dessus. Elle agissait souvent comme une mère avec lui. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais cela le faisait toujours doucement sourire. C'était agréable de retrouver cette impression-là. Et quand la question du travail fut abordée, elle le priva de revenir avant au moins une bonne semaine. Elle lui répéta à plusieurs reprises qu'elle ne le devait pas le voir dans le service auquel cas elle se permettrait de le mettre dehors à coups de pieds dans le derrière – l'idée ne l'enchantant pas, il avait accepté en riant. Cela l'embêtait néanmoins, et elle avait dû le remarquer, lui assurant que ce n'était pas grave s'il manquait encore. Il devait se reposer. Il devait se rétablir. C'était le plus important pour elle, et pour lui surtout. Elle ne voulait pas qu'il se tue à la tâche, elle n'avait jamais voulu ça. Elle plaisanta quant au fait qu'il avait de nombreux jours de congé en réserve, il se sentait malgré tout coupable de ne toujours pas être retourné travaillé. Sa supérieure lui confia que son planning allait être bousculé pour qu'il ait plus de temps libre pour se reposer, et il comprit qu'il n'allait pas pouvoir enchaîner les gardes comme il avait l'habitude de le faire. Pas tout de suite du moins.
Hors rester chez lui et ne « rien » faire était plus compliqué que prévu. Seul, il se retrouvait allongé sur le canapé, Nova poétiquement étalé de son long sur lui, ses prunelles rivées sur le plafond ou la télé. Il s'endormait parfois, il faisait le ménage d'autres. Il essayait de s'occuper avec ce qu'il avait et ce qu'il pouvait mais bien souvent ses pensées le rattrapaient. S'il dormait, il se réveillait encore plus épuisé qu'avant avec l'envie profonde de retourner dans les bras de Morphée. Il mangeait, parce qu'il ne voulait pas que l'on continue de s'inquiéter pour lui, se forçant parfois pour permettre à son corps d'ingurgiter un peu plus de nourriture.

Voir quelqu'un lui ferait du bien et lui permettrait de se changer les idées. Ou du moins, aller voir quelqu'un pour peut-être la dernière fois. Parce qu'avec tout ce qu'il s'était passé, il n'était plus en mesure de dire qui allait partir et qui allait rester. Selon lui, tout le monde allait finir par s'en aller. Et c'était un peu idiot de se présenter devant Je Ha pour cette raison, mais il pourra au moins se dire qu'il avait passé du temps en sa compagnie avant de le perdre. « Ca va », dit-il en haussant les épaules, se doutant que sa fatigue était visible. Il ne commenta pas dessus cependant et s'invita dans la cuisine de son hôte. « Que du vieux ? », l'interrogea-t-il. Alors quoi, aucune histoire à écouter ? Déception. « A moi ? », il rit légèrement, « Oh tu sais... à part pouvoir te décrire les murs de mon appartement dans les moindres détails, j'ai pas grand chose à raconter », il lui sourit rapidement, enroulant ses doigts autour de sa tasse fumante dans un soupir de contentement. Son visage se tourna vers son ami, un sourcil arqué dans un air faiblement confus. Son esquisse devint amusée, un rire discret ronronnant dans le fond de sa gorge. Rire qui se fit un peu plus bruyant à sa phrase suivante alors qu'il secouait le visage. « Tu me réchaufferai ? », demanda-t-il, un sourcil levé dans une mine faussement intriguée, l'amusement bien trop visible dans ses prunelles, « Hm ? Par quel moyen ? », l'interrogea-t-il dans une voix taquine, « Si tu me proposes de me coller à un radiateur, je dis pas non », qu'il indiqua avant de rire une nouvelle fois, portant la tasse à ses lèvres pour avaler une gorgée du liquide. Ses pupilles le détaillèrent un instant, un frisson déplaisant grimpant le long de son dos. « Tu veux pas mettre un t-shirt ? », lui fit-il la remarque en pointant son torse du doigt, « Tu me donnes froid », et il frissonna une nouvelle fois, s'adossant tranquillement au plan de travail, la tasse collée à ses lèvres. Il l'observa un instant, « Avoue que c'est la première fois qu'on te le dit », il lui offrit un clin d’œil avant de rire à nouveau.

Il devint silencieux ensuite, ses lèvres soufflant lentement sur sa boisson alors que ses iris s'égaraient ici et là sur son visage, comme s'il cherchait à s'en rappeler. Comme s'il cherchait à le graver quelque part dans son esprit pour pouvoir mieux s'en souvenir plus tard. Toute trace d'amusement s'était à présent retirée de son visage, et une esquisse quelque peu attristée leva les coins de sa bouche. Sans doute que pour Je Ha aussi il n'avait pas été assez présent. Ses prunelles dévièrent leur trajectoire et il soupira lentement pour finalement avaler une autre gorgée de son café. Il ne prononça pas un mot jusqu'à ce qu'elle soit vide. Il la déposa dans l'évier, ses bras se croisant doucement sur son torse, s'enroulant discrètement autour de lui alors qu'il s'appuyait une nouvelle fois contre le plan de travail, ses prunelles le détaillant à nouveau. « Réponds-moi franchement », dit-il enfin, la voix lente mais incertaine, « Tu me le dirais si je te faisais du mal hein ? », une manière détournée de lui demander s'il l'avait blessé, mais surtout qu'il savait que Je Ha ne manquerait pas de lui faire remarquer. Du moins il supposait. « Je veux dire... », il se pinça les lèvres, « On m'a fait comprendre que je privilégiais certaines personnes. Je voudrais savoir si tu penses pareil », il lui offrit une fine esquisse quelque peu vide d'émotions, « Pour savoir si tu vas partir toi aussi », son ton se fit de plus en plus bas alors qu'il prononçait ses mots, un air quelque peu perdu collé à son visage. Il se mordit la lèvre et détourna le regard, ses bras se rapprochant un peu plus de son corps dans une aura perturbée et totalement instable.
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MessageSujet: Re: i'm tired, in too many ways | ft Je Ha   i'm tired, in too many ways | ft Je Ha EmptyMar 13 Fév - 23:13


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Kei aussi était quelqu’un de particulier. Non pas qu’il n’était pas une personne normale, pas du tout. Néanmoins, pour Je Ha il était spécial. Parce qu’il était le seul à le soutenir, à l’encourager, à s’inquiéter pour lui et à se montrer toujours présent sans qu’il ne s’y attende réellement. Il était quelqu’un de précieux à ses yeux, le seul pour qui le jeune homme était prêt à se démener pour l’aider, à se salir les mains même si c’était nécessaire et le seul pour qui il s’était toujours inquiété. Leur relation était bien plus que tous ces gens que le garçon avait pu croiser dans son existence et qu’il ne revoyait pour la plupart jamais. Ses collègues de travail n’étaient pas des personnes de confiance, ils étaient comme lui, imbibé par le mal et l’illégalité, à n’importe quel moment Je Ha pouvait leur tourner le dos puis se retrouver poignarder. Il n’avait jamais eu d’attache pour qui que ce soit, s’en fichant totalement de ce qui pouvait arriver et à qui. Du moment que ça ne le concernait pas, il n’en avait rien à faire. Toutefois avec l’infirmier, c’était différent, parce qu’il l’appréciait. D’aussi longtemps que le jeune homme était capable de se souvenir, Kei ne l’avait jamais laissé tomber et l’avait soutenu sans le connaître plus que ça. A présent qu’il y songeait, c’était quelque peu naïf et dangereux de sa part mais c’était aussi grâce à cette attitude qu’ils avaient fini par se lier plus que pour une relation d’un soir. Définir leur rencontre devait être étrange pour les autres puisque, avant d’être amis, ils avaient deux fois unis leurs corps dans un plaisir charnel. Ils avaient profité jusqu’au bout sans se soucier du reste. Mais, après cela, malgré leurs petites chamailleries, ils n’avaient plus jamais rien fait. Ils se voyaient en dehors, ils se cherchaient, rigolaient, s’embêtaient, se soutenaient... C’était bon enfant. Et après les années, ils en étaient encore là, sans que leur relation ne change hormis peut-être qu’elle était devenue plus forte. Kei était le seul sur qui Je Ha pouvait compter, il était le seul en qui il avait autant d’estime et à qui il souhaitait énormément de bonheur. Il ne connaissait pas le passé de son camarade, il ignorait tout ce que ce dernier avait pu traverser cependant il n’était pas stupide au point de croire que celui-ci était un imbécile heureux. Comme lui, il avait des cicatrices qui lui peignaient le coeur et qui le tiraillaient plus que ce que l’infirmier ne montrait. Hors, il ne méritait pas cette peine là. Kei était tellement différent de lui, il était serviable et généreux, toujours prêt à aider son prochain même si ça signifiait de se sacrifier pour cela. Il était adorable, un peu trop gentil sur les bords, il était la douceur incarnée même si ça lui arrivait souvent en sa compagnie de sortir tout un tas de bêtises. Je Ha et sa mauvaise influence, c’était du beau... Hors, son ami était une personne exceptionnelle, une personne que lui ne serait jamais parce qu’il n’avait pas toute cette compassion que l’infirmier avait, il n’avait pas ce désir non plus de se battre pour le bien des autres... Lui éprouvait beaucoup trop de haine pour avoir envie de faire le bien. C’était ce qui le différenciait d’ailleurs à la grande majorité de la population et si on pensait qu’il en complexait, ce n’était absolument pas le cas. Au contraire, il aimait l’originalité, il aimait ne pas être comme les autres puis c’était un choix que lui-même avait fait d’être comme ça de toute manière.

Et oui, Je Ha n’avait pas énormément de choses à raconter. Sa routine n’était pas différente de ce qu’elle était habituellement, le pourquoi il se contenta d’hausser les épaules avant de s’appuyer contre l’entrebâillement de la porte de la cuisine. « Pas grand chose à raconter, vraiment ? » Est-ce que Kei ne se moquait-il pas de lui ? « Et l’hôpital ? Qu’est-ce qu’ils t’ont dit ? » S’il croyait pouvoir y échapper, le jeune homme se trompait... Je Ha n’était pas le genre à trop questionner non plus toutefois il n’avait pas oublié que son camarade avait été hospitalisé et il ne pouvait pas passer à côté. C’était important. « Bien sûr. » Il était toujours volontaire pour réchauffer quelqu’un ~ Donc si l’infirmier en avait besoin, malgré sa plaisanterie, lui n’avait que faire d’avec qui il pouvait faire quoi que ce soit. Il ne devait rien à personne... Ce n’était pas comme si quelqu’un l’attendait quelque part, hm ? « Te coller à un radiateur ? Il n’y a vraiment que toi pour sortir des bêtises pareilles. » Kei n’était pas drôle franchement... « La chaleur humaine c’est mieux, tu ne sais pas ce que tu rates. » Oh bien sûr que si il devait savoir, après tout il avait déjà eu l’occasion de tester par le passé. Je Ha lui arbora une esquisse pleine de malice avant d’hausser les épaules, l’amusement ne quittant pas sa figure. « Pourquoi est-ce que je devrais mettre un tee-shirt ? Je te laisse l’honneur d’admirer mon torse, tu devrais être content. » Ses chevilles se portaient toujours aussi bien. « Et non ce n’est pas la première fois, tu me le dis tout le temps. Ce n’est pas de ma faute si t’es un frileux sur pattes. » Son rire accompagna le sien jusqu’à ce que le silence s’installe dans la cuisine et qu’il ne s’approche de la table pour se saisir d’une cigarette qu’il alluma ainsi que le cendrier. Il retrouva ensuite sa position précédente avant d’arquer un sourcil, ne comprenant pas de quoi lui parler son ami ni pourquoi il se montrait si sérieux tout à coup...

Qu’est-ce qui lui prenait et pourquoi pensait-il lui avoir fait du mal ? « Bien sûr que je te le dirais. Si j’ai quelque chose à reprocher, je ne vais pas le garder pour moi. » Autant que la personne sache ô combien il pouvait la détester ou lui en vouloir. Si on l’avait blessé, on ne méritait pas à ce qu’il se morfonde intérieurement sans jamais dire ouvertement ce qu’il pensait. Une attitude que le jeune homme avait d’ailleurs toujours eu du mal à saisir chez les autres... Peut-être parce que lui n’avait pas peur des conflits et qu’il était le premier à se jeter dans la gueule du loup, tout le temps. « Qui t’as dit ça ? » Ses sourcils se froncèrent aussitôt. Qui avait osé émettre une telle rétorque à Kei ? Le seul individu qui lui avait traversé l’esprit à cet instant là fut son meilleur ami puisque, de ce qu’il avait compris, ce dernier avait tenté de mettre fin à ses jours à cause d’une solitude imbattable qui le rongeait. Mais de là à reprocher à l’infirmier de telles sottises, c’était n’importe quoi. Il se démenait constamment pour le bien des autres et faisait de son mieux pour satisfaire tout le monde. Même une personne aussi incapable que lui avait été en mesure de le remarquer alors honnêtement, il faudrait être aveugle - et encore - pour ne pas voir les bonnes actions que ce garçon faisait. « Je ne vais pas partir. » Les mots pouvaient être rassurants parfois néanmoins Je Ha n’était pas assez stupide pour savoir qu’ils suffiraient. Prenant une bouffée de tabac, il expira doucement, balançant alors les cendres dans le cendrier « Je n’ai aucune raison de le faire. » Kei était l’unique personne sur qui le jeune homme pouvait compter, il serait réellement idiot de l’abandonner puis l’éjecter de son existence. « Je ne sais pas qui t’as dit ça mais je ne pense pas ainsi. » La franchise de Je Ha n’était pas méconnu et l’infirmier devait très bien savoir que le jeune homme ne révèlerait jamais une chose qu’il ne pensait pas vraiment. « De ce que je sais et vois. Tu essaies toujours de donner le meilleur toi-même pour que ça convienne à tout le monde. » Quitte à se placer en second et négliger sa santé, comme à l’heure actuelle. « Qui t’as dit ça ? » Répéta le garçon d’une voix plus sévère. Il ignorait ce qu’il en était mais c’était plus fort que lui, ça commençait à l’agacer. Comment pouvait-on se permettre de faire de tels reproches, et à Kei qui plus était ? Certains devraient réfléchir avant de parler et sûrement se remettre en question aussi.




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MessageSujet: Re: i'm tired, in too many ways | ft Je Ha   i'm tired, in too many ways | ft Je Ha EmptyJeu 15 Fév - 22:00


Je Ha & Kei

i'm tired, in too many ways


On pouvait dire que Kei était habitué à la fatigue. Depuis la mort de ses parents, elle faisait partie de son quotidien. Une amie étrange qui le faisait suffoquer et qui refusait de s'en aller. Expliqué de manière différente, l'on pouvait dire qu'il s'était habitué à passer de courtes nuits. Il était habitué à faire des cauchemars et à devoir couper son sommeil, bien qu'il n'arriverait jamais à s'habituer aux images qu'il voyait durant la nuit. Il était habitué à ne pas dormir beaucoup, et son corps en avait fait de même. Son esprit s'était déjà calé sur ce rythme effréné et qu'on lui reprochait souvent. Son corps avait naturellement suivi, s'harmonisant à cette mélodie quelque peu laborieuse . Il y avait eu des jours où il paraissait bien aller et d'autres où l'épuisement avait marqué son visage jusqu'à ce qu'il se sente « normal ». Jusqu'à ce que le fait d'être fatigué ne soit plus déroutant. Jusqu'à ce qu'il fasse parti intégrante de ses journées. Il était fatigué, oui, mais alors ? Cela ne l'empêchait pas de travailler ou de dire qu'il allait bien. Cependant les traits de son visage n'avaient jamais été aussi marqué que dernièrement. Il ne comprenait pas. Ou du moins il savait pourquoi. Ce n'était pas que son corps qui demandait du repos, mais aussi son esprit et son cœur. Il avait eu des journées plus rudes que celles qu'il vivait en ce moment et pourtant il n'en avait pas été autant épuisé. C'était affreux, les effets de l'épuisement psychologique. Il en avait connu, pourtant, des « aujourd'hui » qui semblaient ne pas vouloir se transformer en « demain ». Il en avait connu des journées longues et difficiles, des journées qui aurait mis K.O n'importe qui. Mais lui y était habitué, il n'en était pas perturbé. Alors pourquoi ? Pourquoi en ce moment il fonctionnait au ralenti ? Pourquoi son corps refusait de retrouver ce rythme ? Il n'en savait trop rien. Il n'arrivait pas à récupérer comme il le voudrait.
Depuis la mort de ses parents, les nuits complètes s'étaient faites rares. On pouvait même dire que ce concept lui était devenu totalement inconnu. Il ne savait plus ce que c'était, de passer une nuit sans se réveiller une seule fois. De passer une nuit à dormir à points fermés sans être perturbé. Il ne connaissait plus cette sensation de dormir sept ou huit heures d'affilées. Il ne savait plus ce que l'on pouvait ressentir après une bonne et longue nuit de sommeil. Quand il disait avoir bien dormi, cela signifiait qu'il avait pu fermer l’œil pendant quatre heures, voir cinq s'il était chanceux, sans être réveillé. Pour lui, rien que ça, c'était énorme. C'était un peu triste dans le fond, mais il s'y était fait. La machine s'était mise en place et lui suivait le mouvement sans chercher à s'en défaire. Ca lui convenait. C'était hallucinant pour certains, mais c'était ainsi qu'il vivait depuis cette fameuse nuit. Ca en faisait des années à suivre cette mélodie hein ? Ca en faisait des nuits à regarder le plafond, à attendre que le sommeil ne vienne l'attraper. Ca en faisait des réveils en sursaut dans des cris silencieux. Ca faisait un bon paquet de cauchemars depuis toutes ces années. Mais il s'était allié avec la fatigue plutôt que d'essayer de la combattre. Ca lui paraissait plus facile comme ça. Il ne se voyait pas faire autrement. C'était plus simple d’obtempérer et de hocher la tête. Il avançait avec elle. Il la traînait comme un poids et n'arrivait pas à l'abandonner dans un coin. Il était habitué à la sentir que la faire disparaître serait étrange. Il n'avait pas tenté de lutter une seule fois bien qu'il était le premier à se dire qu'une nuit pleine lui ferait du bien. Une seule nuit ne suffirait pas à rattraper toutes les autres, mais ce serait déjà un bon début pas vrai ? Sauf que vivre de cette manière était la seule qu'il connaissait. C'était la seule qu'il maîtrisait, la seule qu'il pouvait contrôler d'une certaine façon. Alors changer... c'était effrayant, et c'était l'inconnu. Une donnée qu'il ne maîtrisait pas du tout. C'était idiot d'avoir peur à l'idée de se reposer totalement non ? Mais c'était simplement dû au fait que Kei ne savait plus ce que c'était. Il craignait s'y habituer pour qu'on lui enlève à nouveau. Alors qu'actuellement, on pouvait lui enlever parce qu'il n'avait rien. Et il n'était pas non plus idiot de croire que cela l'aiderait à récupérer tout le sommeil qu'il avait perdu. Il savait qu'il lui fallait du temps. Il savait qu'il allait avoir besoin de pas mal de nuits pour espérer retrouver sa « forme » d'avant.

Il devait gérer son corps et son esprit. Et même si son corps semblait aller bien, son esprit, lui, ne faisait que se noircir au fil des jours. Et c'était épuisant. Il était lourd à porter, il était lourd à comprendre et à supporter. Tout devenait de plus en plus difficile et ce n'étaient pas les événements récents qui l'aideraient à remonter la pente. Les problèmes s'accumulaient et les solutions disparaissaient. Il était totalement désemparé face à chaque souci, et cela l'exténuait à chaque fois un peu plus. Il était au bout du rouleau. Il voyait des maux qui n'existaient pas et des sous-entendus qui ne vivaient même pas dans les mots des autres. Il se plombait tout seul et s'enfonçait toujours un peu plus. Il s'en voulait pour tout ce qui arrivait et se sentait de plus en plus incapable de faire les choses biens. Tout lui semblait noir et perdu. Il n'avait plus confiance en lui ou en ses capacités. Il n'était plus sûr de ce qu'il devait dire ou faire. Il doutait, de tout, de rien. Il ne se sentait même plus capable d'affronter les autres. Comment pouvait-il les regarder en face en étant aussi pitoyable ? En n'étant pas capable de les aider comme il le faudrait ? Puisque même lorsqu'il regardait dans le fond de leurs prunelles il n'arrivait pas à comprendre. Il n'arrivait pas à savoir s'ils allaient vraiment bien ou s'il les avait blessés. Il n'arrivait pas à savoir quand ils avaient besoin de lui et il n'arrivait pas à entendre leurs plaintes muettes. Il était misérable, et c'était normal qu'ils partent tous. C'était normal qu'il les perde. Parce qu'il avait commis une erreur à un moment donné. C'était de sa faute, évidemment, à qui d'autre ?
Il n'aurait jamais cru perdre Tetsuya. Il n'aurait jamais cru perdre Nao non plus. Et pourtant, force était de constater qu'ils lui avaient tous les deux échappé. Il les avaient blessés sans même s'en rendre compte et les plus grandes excuses ne changeraient rien. Il était une personne horrible. Il ne pourra jamais oublier le mal qu'il avait fait. Il ne pourra jamais oublier l'ami méprisable qu'il était.
C'était triste de voir où il en était rendu. Triste de se rendre compte qu'il tombait de plus en plus. Lui-même ne pensait pas en arriver là un jour, et pourtant, au fond, une petite voix lui disait qu'il le méritait. Il ne niait pas. S'il en était là, c'était par sa propre faute. Il ne pouvait pas en vouloir aux autres. Il était le seul fautif.
Et si glisser aidait les autres à grimper, il continuerait de glisser. Il ne valait rien par rapport à rien, alors s'il pouvait se sacrifier pour le bien de tous, il le ferait sans hésiter.

Une petite grimace étira son visage alors qu'il jetait un bref regard à Je Ha. Impossible d'oublier l'hôpital hein ? « Que je dois me reposer », rétorqua-t-il simplement dans un léger sourire. Et qu'on ne vienne pas lui dire qu'il ne le faisait pas, c'était pas vrai. Il se reposait pas. Il n'arrivait pas à récupérer. C'était différent. « Ce genre de choses », il haussa brièvement les épaules. Un petit rire mourut contre sa bouche à la remarque de Je Ha et il lui offrit une esquisse amusée. « Je vais pas te contredire là-dessus », articula-t-il lentement, « Je sais très bien ce que je rate. Et toi ? Le froid te manque pas ? », il arqua le sourcil dans un air joueur avant de rire une nouvelle fois. « Quel honneur », qu'il prononça de manière lente, faussement ironique. « C'est dingue que tu puisses encore passer les portes avec ton melon », il se mit à rire tout en secouant son visage. « C'est pas de ma faute si t'as jamais froid », il fronça les sourcils, les lèvres pincées dans une moue faiblement boudeuse. Ce n'était pas de sa faute s'il faisait froid, d'accord !? Il n'y pouvait rien lui si les températures étaient trop basses pour son corps. Il n'avait pas demandé à être comme ça.
Son café à présent vide, il se colla au plan de travail pour mieux détailler son hôte. Il avait encore froid, le liquide chaud n'avait pas l'effet escompté et il se frotta doucement les bras pour venir les serrer sur son propre corps. Il hocha doucement son visage, les lèvres pincées, baissant quelque peu le regard. Il savait qu'il pouvait croire les mots de Je Ha, mais il craignait tout de même l'avoir blessé d'une manière ou d'une autre. Il savait que son ami ne dirait pas ça juste pour lui faire plaisir. Il savait que s'il avait quelque chose à lui dire, il ne se gênerait pas. Il redressa quelque peu la tête, la secouant simplement en gardant les lèvres scellées. Il haussa les épaules dans un petit sourire et garda le silence, préférant ne pas répondre à la question. « D'accord », souffla-t-il simplement, la même esquisse accrochée aux lèvres alors qu'il ne se sentait pas plus soulagé qu'avant. C'était idiot pourtant. Il savait qu'il pouvait croire Je Ha. Malheureusement il savait aussi que les choses pouvaient vite déraper et qu'un jour il pouvait se réveiller et découvrir que Je Ha était parti. « On sait jamais », mentionna-t-il, ses prunelles retombant sur le sol une nouvelle fois. Ses dents attaquèrent faiblement sa lèvre inférieure et il hocha une nouvelle fois son visage. Il devait le croire. Il devait se forcer à éloigner toutes ces mauvaises pensées. Je Ha ne partirait pas... hors cette petite voix refusait de se taire. Elle ne cessait de lui murmurer qu'il allait commettre une erreur. Une seule. Et ce serait la cause du départ de Je Ha. « Hum », fit-il simplement à ses mots suivants. « Pas assez », commenta-t-il discrètement, ne sachant pas si son hôte avait entendu ou non. « Ca changerait rien que tu le saches », il releva la tête, les lèvres pincées. En soit, il aurait pu répondre que personne ne lui avait dit. Parce que c'était le cas. On ne lui avait pas déclaré de manière explicite. Kei jouait trop sur les mots... « Ce n'est pas important de toute manière », dit-il dans un léger sourire forcé, « Je voulais juste m'assurer que la même chose n'arrive pas avec toi », il se mordit la lèvre, « Mais même si tu me dis le contraire, je sais que ça arrivera », une esquisse triste orna ses lèvres, « Parce que c'est ce qui arrive à chaque fois au final. Je fais pas assez attention et je passe pas assez de temps avec tout le monde. Je crois le faire mais j'y arrive pas et je fais que blesser les autres. Donc je finirai par te blesser aussi, et tu finiras pas partir. J'ai failli perdre Tetsu et Nao est parti et...  », un long soupir quitta ses lèvres et il ferma les yeux, une larme roulant sur sa joue. Il en avait trop dit. Larme qu'il effaça rapidement, rouvrant les yeux sans pour autant les poser sur Je Ha. « Désolé », pour venir jusqu'ici pour l'embêter. Pour le déranger. Pour ne pas être l'ami que l'on voudrait avoir. « On devrait parler d'autre chose. C'est pas important ce que je raconte », il grimpa rapidement sur le plan de travail, s'y asseyant plus ou moins confortablement pour laisser ses jambes se balancer légèrement dans le vide. « Je t'écoute. Parle-moi de... », il mima une forme étrange avec ses mains. Et même lui ne savait pas ce qu'il dessinait. « T'as fait quoi hier soir ? », t'étais qui, sa mère ?
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MessageSujet: Re: i'm tired, in too many ways | ft Je Ha   i'm tired, in too many ways | ft Je Ha EmptyDim 25 Fév - 22:20


" I'M TIRED, IN TOO MANY WAYS "
ft. Kei ♥



Je Ha pouvait paraître stupide au vue de son apparence et de son style de vie, peut-être même l’était-il un peu, néanmoins il ne fallait pas exagérer non plus. Il était capable de réfléchir et il n’était pas idiot au point d’oser croire que l’hôpital avait laissé partir Kei sans lui donner de conseils quant au repos que celui-ci devrait avoir. Parfois, il se demandait si l’infirmier n’essayait pas de le prendre pour imbécile en ne lui donnant pas de détails cependant lui n’avait pas relevé. A quoi bon ? Il ne ferait qu’interroger un mur qui n’avait pas conscience que si on le lui demandait, ce n’était pas pour obtenir des mensonges ni pour orienter le sujet sur notre propre personne mais parce que réellement on s’inquiétait pour sa personne et que nous aussi, on avait envie de le soutenir... Kei avait toujours été ainsi et Je Ha avait rapidement compris que cela ne servait pas à grand chose d’insister puis même si ça l’était, ce n’était pas son genre de le faire dans le plus. Son camarade ne désirait pas s’exprimer ? Soit, tant pis. Il avait d’autres choses à faire que de perdre son temps pour de telles futilités. Il détestait tourner en rond, il détestait tous ceux qui se mettaient à genoux pour les autres et qui se pliaient à leurs désirs jusqu’à ce que les autres cèdent. Si lui on résistait, lui se contentait de passer son chemin. C’était son caractère et bien qu’il devrait probablement insister plus parfois, ça ne lui venait pas toujours à l’esprit puisque ça n’avait jamais été dans ses cordes que d’accorder de l’attention à quelqu’un puis tenter de l’épaule. Cela ne signifiait pas qu’il ne serait jamais présent pour les personnes à qui il tenait, au contraire, il se battrait pour eux, il se sacrifierait pour eux si ça signifiait s’assurer leur sécurité toutefois on ne pouvait pas lui demander de les réconforter si ceux-ci en avaient besoin, de les forcer à parler si ces derniers n’avaient pas envie... Il n’était pas doué avec ces choses là. Non pas qu’il ne souhaitait pas aidé, c’était juste que maladroit, au bout du compte, il risquait plus d’aggraver la situation qu’autre chose puis se connaissant, il voudrait certainement aller « fracasser » les personnes qui étaient la source des souffrances de ses proches... Des gens qu’il appréciait, Je Ha n’en avait pas beaucoup hors il était préférable de ne pas les toucher. Il était impulsif, il se mettait en colère si facilement et ça le rendait fou de voir certains de son entourage qui se rabaissaient pour des gens minables qui n’en valaient tellement pas la peine. L’infirmier devrait apprendre à être plus égoïste, à ne pas constamment se mettre en arrière comme il avait l’habitude de le faire puis s’apercevoir qui méritait autant que n’importe qui d’autre sa place ici. Je Ha n’avait pas le sentiment d’être quelqu’un de bien, il en avait même conscience seulement il refusait de se laisser marcher dessus pour autant... Il refusait de laisser les autres lui cracher à la figure sous prétexte que sa peau était salie depuis tant d’années désormais. Personne ne lui volerait sa place et il ne la donnerait pas non plus pour des hommes qui ne pensaient qu’à leur image, qu’à leur petit bonheur et au pouvoir.

Les yeux posés sur lui, sans bouger de sa porte, il le fixa en silence avant qu’une esquisse amusée ne prenne forme sur ses lèvres. « Le froid ne m’a jamais manqué et tu le sais très bien. » D’un certain point de vue, il était comme une bouillote géante, il avait tout le temps chaud. « Je ne vois pas de quoi tu parles, ne joue pas les innocents, je sais très bien que tu l’aimes mon torse ~ » Puis, n’était-ce pas important d’avoir confiance en soi ? On qualifierait cela probablement d’arrogance et Je Ha n’en avait que faire parce qu’il savait ce qu’il valait physiquement, il serait stupide de s’en cacher. Un rire franc quitta sa bouche avant qu’il ne s’excuse dans un mouvement d’épaule. Ce n’était pas de sa faute non plus... C’était son corps qui avait été conçu ainsi.

S’il n’avait rien vu venir, il s’était encore moins attendu voir le sujet changer tout à coup... Il n’avait pas saisi le pourquoi du comment et même encore maintenant, tandis qu’il observait son vis-à-vis, le jeune homme ne comprenait pas ce qui avait pu lui passer par la tête pour lui demander cela. « Pas assez ? » Ses sourcils se froncèrent instinctivement dans une moue qui se voulait plus sévère. Qu’est-ce que Kei essayait de sous-entendre par là ? Est-ce qu’il était idiot à ce point ? « Peut-être mais je te le demande quand même. » Qu’il puisse aller dire deux mots à cet imbécile qui avait fait rentrer de telles âneries dans la tête de son camarade. Plus il l’écoutait, plus son sang s’affolait sous sa peau et la colère commençant à gronder grandement dans son esprit.

Le contemplant en silence, Je Ha n’avait pas prononcé un mot. Ses yeux le fixaient avec intensité alors que ses doigts écrasaient vivement le mégot dans son cendrier jusqu’à ce qu’il se décide enfin à s’avancer, faisant claquer violement l’objet sur la table, près de l’infirmier. Il décala doucement se plaçant ainsi en face de lui, égarant de plus bel son regard en sa direction. « Tu mériterais à ce que je te foute des claques. » Balança-t-il d’un ton sec, ses émotions se reflétant assurément dans la voix qu’il employait. « Premièrement, je peux savoir pourquoi tu essaies de jouer au dur avec moi ? » Parce que se plaindre pour ensuite contourner encore la situation, c’était petit. « Deuxièmement, je peux savoir ce que tu es en train de me faire là ? C’est quoi ? T’as raté ta crise d’adolescence donc tu me la fais maintenant ? » Cela n’avait pas vraiment de rapport mais ce n’était qu’un détail. « Tu te prends pour qui ? Pour un super héro ? Tu crois que c’est possible de sauver tout le monde et que personne ne soit blessé ?! A ce que je sache, avant tout, tu es encore un humain non ? » Et qui disait être humain disait faire des erreurs mais aussi être blessé en retour. Ses doigts lui agrippèrent brusquement son menton, l’obligeant ainsi à le regarder alors que cette lueur intense n’avait pas quitté ses prunelles. « Sous prétexte que tu ne passes pas assez de temps avec tout le monde, ça fait de toi le mal en personne ? Secoue-toi, bordel. » Parce que si Tetsuya avait commis l’irréparable, ce n’était pas parce que son meilleur ami n’avait pas été à ses côtés, c’était bien plus que ça et que ce dernier soit auprès de lui n’aurait sûrement rien changé au fait que le jeune homme se sente terriblement mal dans sa peau. Il y a certaines choses qui malheureusement, quoi qu’on fasse, sont inévitables. Et pour ce qui était de l’autre crétin... « Si les gens partent pour cette raison, ce sont des imbéciles ! Puis, même si tu fais des erreurs, ça arrive à tout le monde ! Si toi tu ne mérites pas ça, qu’est-ce que je devrais dire alors ?! » Il le relâcha sur ses dires, s’adossant sur le meuble de cuisine derrière lui alors que ses bras se croisaient à son torse, un soupir s’échappant de ses lèvres. « Et en plus, tu oses venir me voir et me dire que moi je vais faire pareil ? Tu oses me comparer à un minable ? Je ne suis pas un exemple mais parfois tu devrais sérieusement réfléchir et regarder plus attentivement autour de toi ! » Il se dévalorisait tellement qu’il ne voyait jamais que le mal ce n’était pas lui, c’étaient les autres.  « Si tu espères que je te plaigne, je ne le ferais pas. Ouvre les yeux sinon je te promets que si tu le fais pas, c’est moi qui vais aller casser la gueule à ce connard ! » Putain. Si on n’avait toujours pas compris que Je Ha était énervé, il serait peut-être temps également de se réveiller.



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Nishimura Kei

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MessageSujet: Re: i'm tired, in too many ways | ft Je Ha   i'm tired, in too many ways | ft Je Ha EmptyMar 6 Mar - 20:04


Je Ha & Kei

i'm tired, in too many ways


Kei ne sous-estimait pas les autres. Il ne sous-estimait pas leur capacité à comprendre ou analyser une situation. Il ne sous-estimait pas la personne qu'ils étaient ou qu'ils voulaient devenir. Il ne sous-estimait pas leur rêve et leur ambition. Il ne sous-estimait pas leur façon de penser ou d'agir. Il ne se voyait pas comme quelqu'un de supérieur et ne se permettrait jamais de juger ou de se moquer. Il ne se permettrait pas non plus de manipuler ou de simplement se dire qu'il pouvait raconter n'importe quoi parce qu'on était pas assez intelligent pour saisir le vrai sens des mots. Au contraire. Kei estimait un peu trop les autres, et il était celui qu'il sous-estimait. Il n'était pas du genre à rester évasif simplement parce qu'il savait qu'on ne lui poserait pas de questions. Il n'était pas du genre à se dire qu'il pouvait ne rien dire parce que la personne face à lui était idiote. Jamais. Ce n'était pas sa manière de fonctionner et encore moins sa manière d'être. Et cela ne le sera certainement jamais.
Il agissait comme ses parents l'avaient éduqué. Du moins, il essayait. Il n'avait pas la sensation d'y arriver et avait la désagréable impression de tout faire de travers. Et au final, il ne savait plus. Il ne savait plus ce qui était juste et bon. Il ne savait plus si ne pas aborder un sujet était une bonne chose ou non. Il ne savait plus si rester silencieux était la meilleure chose à faire ou si au contraire c'était la plus horrible chose qu'il pouvait exécuter. Il ne savait plus s'il agissait pour le bien des autres ou pour son propre bien. Il ne savait plus s'il respirait normalement. Il ne savait plus s'il faisait les choses de la bonne manière. Il ne savait plus s'il faisait du bien aux autres ou si au contraire il les blessait sans le vouloir. Il ne savait plus qui il était et pourquoi il était là. Il ne savait plus s'il allait un jour réussir à comprendre ce qu'étaient la vie et le monde. Il ne savait plus rien.
Les seules choses dont il était sûr était qu'il perdait peu à peu ses proches. Ils s'en allaient tous petit à petit et il était incapable d'agir pour les garder près de lui. Pire encore, ils s'en allaient par sa faute. Parce qu'il n'avait pas été en mesure d'être présent pour eux. Parce qu'il n'avait pas été en mesure de le leur faire voir à quel point ils étaient importants pour lui. Il avait commis une grave erreur avec Tetsuya. Il l'avait glissé et l'avait vu glisser mais il n'avait pas été en mesure de le rattraper. Il n'avait pas été capable de le retenir avant qu'il ne soit trop tard. Le temps ne lui pardonnerait jamais cette erreur. Il ne se la pardonnera jamais non plus. Nao s'était éloigné parce que Kei était un idiot. Parce qu'il ne passait pas assez de temps avec son cadet. Parce qu'il ne s'était pas inquiété pour lui avant de le croiser par hasard sur ce banc. Enfin.. il s'était inquiété. Il s'inquiétait tout le temps. Aujourd'hui encore il se demandait ce que le plus jeune faisait, s'il allait bien, s'il se soignait, s'il faisait attention à lui. Peut-être que s'il avait tenté de le joindre après la prise d'otages, Nao ne serait pas parti. Peut-être que s'il s'était montré présent à sa sortie de l'hôpital, bien qu'il n'approuve toujours pas cette idée sordide, Nao ne serait pas parti. Il avait beau analyser la situation, il avait beau tourner les choses dans tous les sens, il avait beau se répéter les mots du plus jeune, pour lui c'était clair : il était coupable. Il allait encore perdre quelqu'un dans les prochains temps, c'était inévitable. Il allait encore voir l'un de ses proches partir et il ne pourrait rien faire pour le faire changer d'avis. De toute façon, si on le laissait, cela voulait dire qu'il l'avait mérité non ? Pouvait-on lui en vouloir de croire que tout le monde allait le laisser ? Pouvait-on l'accuser d'être un imbécile de penser que Je Ha serait le suivant ? Il ne savait pas quand ce dernier partirait. Même s'il lui disait qu'il n'avait rien fait de mal, même s'il lui disait qu'il n'avait pas mal agi, Kei savait que tôt ou tard, ce serait le cas. Il savait qu'un jour ou l'autre, il franchirait cette ligne et qu'il ferait fuir Je Ha. Il comptait juste les journées qui le séparait de ce moment-là. Il ne savait pas s'il devait espérer que cela arrive plus tard, ou que cela arrive le plus tôt possible. Autant arracher le pansement d'un coup pas vrai ? Cela dit, il n'était pas sûr de tenir s'il perdait Je Ha dans les jours à venir. Il n'était pas sûr de le vouloir non plus, dans le fond.

« Tu aurais pu dire que oui », qu'il rétorqua en plaisantant dans un léger mouvement d'épaules. Alors quoi, le froid ne manquait à personne ? Tristesse. « Je ne nie pas », qu'il avoua dans une fine esquisse, « Mais il fait quand même froid » et il lui donnait froid à n'avoir rien sur le dos. Il appuya ses dires dans une petite grimace, son corps frissonnant à la simple idée qu'il allait devoir retourner dehors.
Mais le sujet de conversation ne resta pas là-dessus bien longtemps. Peut-être que Kei aurait dû prévenir son ami. Peut-être que Kei aurait dû l'informer qu'il doutait. De lui, de tout le monde. Peut-être aurait-il dû lui expliquer tout ce qu'il s'était passé, histoire qu'il puisse mieux comprendre la situation. Peut-être aurait-il dû directement lui dire qu'il était du genre à se mettre des choses en tête tout seul. Peut-être devrait-il lui répéter les mots de Nao avec exactitude. « Ca ne te servira à rien de le savoir », souffla-t-il. Parce que c'était la vérité. A quoi cela pouvait-il bien lui servir ? Irait-il parler à Nao ? Kei n'avait pas envie qu'il aille le voir. Pour lui dire quoi ? Il ne voulait même pas savoir. Et Je Ha n'avait pas non plus besoin de mettre un prénom sur ces mots. Même si le prénom du barman était sorti de sa bouche. Même s'il avait frôlé ses lèvres. Stupide comme il était il avait vendu la mèche tout seul. Il avait aussi parlé de Tetsuya. Peut-être avait-il réussi à noyer le poisson ? Il n'en savait rien. Il préférait se dire que ce n'était pas clair. Qu'il ne venait pas de pointer Nao du doigt comme un gamin que l'on aurait insulté dans la cour de récréation.

Ses pieds se balançaient dans le vide, traçant des formes étranges jusqu'à ce qu'ils ne s'arrêtant quand Je Ha s'approcha. Ses iris dessinaient l'expression qui se peignait sur son visage pour tenter d'en comprendre le sens mais il fut perturbé dans sa réflexion quand le cendrier claqua près de lui. Il ne put s'empêcher de sursauter, ses yeux se baissant vers l'objet pour remonter rapidement vers le visage du croupier. « Eh ? », fit-il, son regard plongé dans le sien, la confusion totalement visible sur son visage. Qu'est-ce que... ? Ses sourcils se froncèrent un instant et sa bouche bougea, prête à chuchoter quelques mots mais il fut arrêté dans son élan aux paroles de Je Ha. A nouveau, il le regarda en silence, un air totalement perdu mais peiné étirant sa figure alors qu'il essayait de comprendre. Baissant quelque peu ses prunelles, il baissa ensuite son visage, ses mains se liant entre elles sur ses cuisses. Ses lèvres se pincèrent finement et il resta muet. Même sa respiration ne faisait silencieuse, comme s'il cherchait à disparaître. Un léger son de surprise passa ses lèvres quand Je Ha s'empara de son menton. Ses doigts s'enroulèrent automatiquement autour de son poignet alors que son regard se plongeait dans le sien. Si le regard de Je Ha brillait, le sien était totalement décontenancé et désorienté. Sa bouche s'ouvrit faiblement mais encore une fois aucun son n'en sortit. Que pouvait-il dire ? Rien. Il n'y avait rien à dire. S'il parlait, il ne ferait que confirmer ce que Je Ha venait de dire. Que oui, ne pas passer assez de temps avec ses proches faisait de lui quelqu'un de mauvais. Que ne pas se soucier de leur sort faisait de lui une mauvaise personne. Que ne pas les aider ou leur tendre la main alors qu'ils en avaient besoin faisait de lui tout ce qu'il détestait. Sa main libéra son poignet, retombant mollement sur sa cuisse, ses prunelles le détaillant un instant avant de s'enfuir de l'autre côté de la pièce. Une légère grimace froissa son visage et sa vue se brouilla. Il se mordit la lèvre, rebaissant la tête dans une respiration mal assurée et perturbée. Il avait mal, il en avait assez, il était fatigué.
Il s'en voulait d'avoir insinué que Je Ha ferait peut-être la même chose. Il ne voulait pas le comparer à qui que ce soit. Il ne voulait pas l'insulter non plus. Il s'était juste dit que ce serait la suite logique des choses. Il blessait tellement de gens dernièrement qu'il n'aurait pas été étonné que Je Ha lui dise qu'il l'avait heurté lui aussi. Il ne serait même pas étonné si le croupier disait ne plus vouloir le revoir. Après tout, il venait jusqu'ici pour se plaindre. Il était venu chez lui, et en plus, il se permettait de le comparer et d'insinuer qu'il ferait pareil dans les prochains temps. Il n'était pas non plus venu pour que Je Ha le plaigne. Il avait juste voulu s'assurer qu'il ne le perdrait pas lui aussi. Il était tellement minable qu'il s’écœurait.

Son corps entier cessa de bouger, son torse se soulevant doucement à intervalles réguliers à chaque souffle qu'il prenait et qu'il expirait. Il restait silencieux, les lèvres finement pincées, ne sachant pas réellement ce qu'il pouvait lui répondre. Il n'avait rien à répondre. Il pourrait lui expliquer que oui, il n'était pas une bonne personne car il avait laissé tomber Tetsuya et Nao et qu'il le laisserait sans doute tomber un jour. Il pourrait lui dire que non, il n'avait pas voulu le comparer ou insinuer quoi que ce soit, il était juste effrayé à l'idée de le voir partir lui aussi. Il n'était pas prêt pour ça. Il ne serait pas en mesure de le supporter. Il pourrait lui énoncer tout ce qu'il avait fait de travers jusque là. Tout ce qu'il avait fait comme erreurs depuis qu'il avait mis le pied dans l'appartement du croupier, même. Puisque, apparemment, il en avait faites. Il n'était pas venu pour se plaindre, ou pour l'énerver. Il était venu parce qu'il avait eu peur que ce serait la dernière fois qu'il serait en mesure de le voir. Peut-être que c'était le cas. Peut-être qu'à cause de son propre égoïste et sa propre envie d'être rassuré il avait éloigné Je Ha. Il l'avait peut-être poussé vers la sortie sans le vouloir et il s'en voulait d'avoir agi ainsi. Il se sentait déboussolé. Il avait mal. Il avait envie de pleurer. Et la fatigue n'aidait en rien son état. Mais il n'avait pas envie de se justifier. Il estimait ne pas en avoir le droit surtout. « Tu n'as pas besoin d'aller voir Nao », déclara-t-il après un long silence, « Il n'a rien fait », il baissa la tête, coupable, « Je l'ai laissé tomber, et j'aurais pas dû. C'est ma faute », il en avait conscience. « Peut-être que je mérite des claques effectivement », murmura-t-il dans un léger rire vide de tout. Il redressa quelque peu son visage et lui adressa un regard. Hors il ne parvint pas à laisser son regard plongé dans le sien, se sentant obligé de le détourner après quelques secondes dans une mine honteuse. « Je suis désolé », prononça-t-il lentement, « Je voulais pas... », il s'humecta rapidement les lèvres, « Je voulais pas insinuer quoi que ce soit ou te comparer ou je ne sais quoi », il bougea brièvement ses épaules, « C'était maladroit de ma part, excuse-moi ». Il commettait erreur sur erreur. Il ferma les yeux, ses lèvres se pinçant férocement à cette pensée. Il était vraiment le pire. Il inspira profondément, ravalant difficilement ces larmes qui naissaient peu à peu dans ses yeux. Ses paupières s'ouvrirent et avec lenteur, ses pupilles humides se posant sur le visage de Je Ha dans une lueur perdue. Il lui offrit une légère esquisse désolée et laissa ses iris se poser sur le sol. « Je ferais mieux de rentrer », qu'il dit doucement, la mine abattue. Il ne méritait pas que Je Ha perde son temps pour lui. Il ne méritait pas de rester là plus longtemps. Pas après tout ça. Pas après avoir osé le comparer à Nao. Pas après avoir insinué qu'il allait le laisser. Pas après avoir clairement montré qu'il doutait d'absolument tout le monde. Un soupir frôla ses lèvres et il secoua faiblement son visage. Il était tellement pitoyable que c'en était risible. Qu'avait-il cru en venant jusqu'ici ? Il avait agi égoïstement. Encore. Comme toujours. Il était lamentable. S'il en avait la force, il rirait probablement de lui-même.
Posant ses pieds sur le sol, il se redressa, ses doigts restant désespérément accrochés au plan de travail. « Je suis vraiment désolé », répéta-t-il encore une fois, ses lèvres tremblant quelque peu, ses épaules s'affaissant délicatement. « Merci », dit-il, « Pour le café », sa bouche forma un sourire discret tandis que son regard s'humidifia un peu plus. « Bonne journée », il s'inclina quelque peu et se dirigea vers la porte de la cuisine.
AVENGEDINCHAINS


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